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HISTOIRE DE LA MAISON DU TERRAUX : 1831 à nos jours
En
1831, l'immeuble appartient à la veuve d'Henry-Louys Du Bois de
Dunilac, puis en 1831 à leur fils, Henry-Louys François Du Bois
de Dunilac allié Bovet. (1784 - 1862). Membre du Conseil des Quarante, Chevalier
de l'Aigle Rouge, il fut président de la direction des péages
(douanes neuchâteloises) puis de la régie des postes et député
au Corps législatif jusqu'en 1848, date de la révolution neuchâteloise,
son abandon de la politique à cette dernière date en dit long
sur ses idées politiques...
A
cette époque, la maison au sud-est de la parcelle est détruite
pour des raisons que nous ignorons, et les déblais laissés en
partie sur place. A l'angle sud est de la parcelle, on retrouve
aujourd'hui encore une butte artificielle d'environ 3m de hauteur,
appuyée contre le mur sud de la maison démolie. Cette butte est
constituée des déblais de cette ancienne construction, recouverte
d'une mince couche de terre. Sous cette butte existait jusqu'il
y a quelques décennies une chambre froide qui recevait chaque
été des blocs de glace de Montlési pour tenir au frais les victuailles
et boissons des résidents de la maison.
En
1862, l'immeuble est proriété de l'hoirie d'Henry Louys François
avant d'être attribué en 1872 à son fils Gustave-Eugène Du Bois
de Dunilac, allié de Pury (1826 - 1877), propriétaire rentier
et membre de la Société d'histoire de la Suisse Romande ; un des
auteur de "L'Armorial historique de Neuchâtel 1864".
En
1868, Gustave-Eugène du Bois de Dunilac, au nom de l'hoirie, commande
à Hans Rychner, architecte à Neuchâtel, un projet de pavillon
de thé au sommet de la butte précitée.
Il
s'agit d'un pavillon ouvert sur deux côtés, les deux autres étant
occupés par un banc surmonté de panneaux de stuc décorés d'une
peinture en trompe-l'oeil imitant le marbre. Le toit est soutenu
par deux colonnes en fonte et deux colonnes en pierre. A l'ouest
se trouve un appentis abritant un fourneau pour la préparation
du thé. On doit également à Gustave du Bois l'aménagement du parc,
confié à la Société Neuchâteloise d'Horticulture.
Gustave-Eugène
du Bois de Dunilac décède en 1877 et la propriété reste en indivision
(hoirie) jusqu'en 1921, date à laquelle Gaston-Jämes-Maurice Du
Bois de Dunilac (1864 - 1943), fils de Gustave,allié Bovet, rachète
les parts de ses frères et soeurs. Gaston Du Bois de Dunilac,
agronome viticulteur de formation, était propriétaire de vignobles
en Algérie.
L'hoirie
a construit en 1892 une véranda vitrée sur deux côtés, au premier
étage sur la face ouest du bâtiment, soutenue par quatre piliers
en pierre de Boveresse.
Au
décès de Gaston en 1943, la propriété passe à ses héritiers, à
savoir ses deux fils Gustave-Raoul et Eric-Auguste, tous deux
domiciliés en Algérie, et sa fille Marie-Louise alliée Clerc,
domiciliée à Neuchâtel.
Ceux-ci
gardent la propriété pendant une dizaine d'années puis décident
de la vendre aux frères Bobillier, agriculteur et marchands de
bois à Môtiers.
1953
De 1953 à 1981 s'ouvre l'ère "Bobillier" marquée par divers échanges
internes (voir la chronologie). Ceux-ci acquièrent l'immeuble ainsi
que le clos Grand-Jacques, devenu aujourd'hui une zone de détente
offerte aux môtisans par un généreux donateur
zürichois.
Cette époque est également marquée par de nombreuses atteintes
dont certaines irrémédiables au bâtiment et ses annexes :
Le
grand salon a été séparé pour former deux pièces et sa cheminée
Louis XV en marbre vendue. Le pavillon de thé a été transformé
en écurie. Le parc et ses essences rares a été totalement déboisé,
et plus de 45 stères de bois provenant de cet abattage ont été
vendus. Le plan du parc permet de se faire une idée de l'importance de
ce parc à l'époque.
En
1965, Emile Bobillier fait contruire un rural dans la partie ouest
du parc supprimé et le vend en 1971, la parcelle originelle étant
diminuée de plus de 2500 m2.
En
1981, Emile Bobillier vend la parcelle sur laquelle est sise la
maison Grande Rue 18 au propriétaire actuel qui entreprend immédiatement
divers travaux urgents (réféction des façades, installation d'un
chauffage central, réfection des différentes pièces, etc.)
Dès 1990,
la toiture est refaite en tuiles anciennes, et divers autres aménagements
dont la réfection du pavillon de thé sont entrepris.
Cette campagne
de travaux lui a redonné son aspect antérieur avec une légère
adjonction décorative.
La
recréation du trompe-l'oeil est due à l'artiste môtisane Patricia
Monnet et la fondation de l'Ecu d'Or Môtiers a contribué aux frais
de restauration.
Dans
le recensement architectural de canton de Neuchâtel de 1986, le
bâtiment est décrit en ces termes :
"Remarquable
construction du XVIIIe siècle, aux qualités architecturales évidentes
(...) Sa signification historico-architecturale et sa valeur sont
renforcées par la qualité de son intégration au site."
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